AGBODRAFO
Dans les méandres du passé,
Hier, mon âme a voyagé.
Avec mes frères, j’ai retrouvé
la case où nos larmes ont coulé.
C’était une bien jolie maison,
pour des milliers une prison,
le point de départ des galères
qui tout droit menaient à l’enfer.
Dans la cave je suis descendue,
mais cette fois, je suis revenue.
Et puis vers la mer, j’ai marché.
Pas de bateau pour embarquer.
Si des blancs nous ont fait souffrir,
il faut aussi, je dois le dire,
ne pas oublier que des noirs,
pour de l’argent, pour des miroirs,
pour un royaume un peu plus grand
ont vendu leurs frères, leurs enfants.
Dans un beau piège, ils sont tombés.
Faut’ il encore le reprocher ?
Aujourd’hui, mon cœur apaisé
vers l’avenir va se tourner.
Pardonner n’est pas oublier,
mais de « vivre avec », accepter.
Il me fallait faire ce voyage
pour apporter mon témoignage.
Chaque être humain doit travailler
toute sa vie à s’améliorer.
Pour trouver la sérénité,
il me reste encore c’est vrai,
tant de chemin à parcourir.
Je n’ai pas fini de grandir.
Béatrice PIERRU PAQUIS